Le panneau du kilomètre 33 apparaît. Je sais qu’il en reste neuf, que c’est pas gagné, que j’ai mal aux jambes. Je me répète en boucle que le 34 n’est pas loin. Une foulée, un mètre (j’ai de grandes jambes et une mauvaise arithmétique). Un autre morceau d’orange, un peu d’Isobar. Un pas après l’autre, je secoue la tête, je continue de courir.
Au 35 je me dis que ça commence à faire long, au 36 je décide de parler à mon voisin et je ne vois pas le 37 passer. Au 38 mon cousin est là, j’en oublie ma fatigue. Au 39 là j’ai ma dose, le suivant se fait attendre. Le 41 passe dans une transe, j’accélère jusqu’au 42. Je passe la ligne en me demandant si c’est bien fini.
J’ai couru mon deuxième marathon. Je suis pas peu fière. Je veux dire, j’ai couru mon deuxième marathon. C’est la classe ou pas ?!
Tous ces kilomètres parcourus n’ont de signification que celle que je leur donne. À la fin d’une course, je suis heureuse et je suis comblée. Ce qui me fait avancer, ce n’est ni la médaille, le chrono ou le résultat. Je ne suis pas très rapide, et je ne suis jamais très bien placée. Je suis une coureuse normale.
Ce qui me fait avancer, c’est l’envie de finir ce que j’ai commencé. Une fois que j’ai pris le départ, il est hors de question d’arrêter. Ça remonte même plus loin. Une fois que j’ai pris la décision de m’inscrire, il est hors de question d’abandonner.
Ce qui me fait avancer, c’est de me dire qu’étape par étape, kilomètre par kilomètre, je vais réaliser quelque chose de grand. Quand j’étais petite, le marathon était une épreuve mythique. Je repense encore au soldat grec de la légende, qui s’est tué en courant après la bataille du même nom. Ça me fait avancer, de me dire que je deviens une adulte que j’aurais un petit peu admiré enfant.
Ce qui a fait avancer ma pote Tara dimanche, c’était de se prouver qu’elle en était capable, de se dire que si des coureurs en crocs pouvaient le faire (c’est vrai je vous jure je les ai vus), elle pouvait le faire aussi.
Ce qui a fait avancer mon pote Austin dimanche, c’était d’en avoir terminé, de ne pas avoir le choix. Après tout, il n’y avait pas de bus pour le ramener à la maison. Fier ? Un peu. Ému ? Il avait sa dose. Son moto : ‘’Dont’ do it’’.
Mais il l’a fait. Elle l’a fait. Je l’ai fait. On a couru ce marathon. Et je comprends maintenant un peu mieux ce qui me fait avancer, sur la route ou ailleurs : savoir que je peux continuer, que je dois continuer, un pas après l’autre. On n’atteint de grands objectifs qu’en avançant petit à petit. Peut-être que le succès est une leçon d’humilité.




Félicitations ! Pour la part j’en serais incapable. Le sport oui mais la course à pied quelle horreur !
D’autres personnes partent pour un long parcours : Départ hier de la Solitaire du Figaro !
Question sans trop de rapport avec l’article au dessus mais bon. Est qu’il est prévu en France des actions de communications autour de la Volvo ? Est ce qu’on peut visiter les entreprises qui ont travaillé sur la construction des bateaux etc …?
Merci
Yannick